L'acacia, une essence alternative face aux changements climatiques

Présentation par la propriétaire du bois de Montauté à Montreuillon

Présentation par Eiffage de la carrière de Montauté et du semis d'acacia

Semis participatif de robinier faux acacia

Semis participatif d'acacia

Semis participatif d'acacia - Mise à distance

Semis participatif de robinier faux acacia par Eiffage

Des cannes à semer du robinier faux acacia

Plan de situation de la carrière de Montauté

La croix du bois de Montauté

Présentation du semis de robinier faux acacia par l'ONF

Présentation de la collection de chênes

Un chêne noir issu de la collection de chênes

La carrière de Montauté

Le 27 juin 2022, le CRPF Bourgogne – Centre Régional de la Propriété Forestière – a organisé une réunion forestière sur le thème « Tour d'horizon des différents essais d'essences alternatives, intéressantes dans le cadre du changement climatique » à la carrière de Montauté, à MontreuillonNièvreBourgogne, dans le Morvan. La réunion était participative, les propriétaires présents ont pu s’essayer au semis de robinier faux acacia. Etaient présents des gestionnaires forestiers professionnels, des techniciens forestiers indépendants, des techniciens forestiers de coopérative, des agents de l’ONF – Office National des Forêts – des salariés du site de la carrière de Montauté à Montreuillon gérée par Eiffage, et des propriétaires forestiers privés.


Le robinier faux acacia communément appelé acacia

Le robinier faux acacia a été importé en France en 1601 depuis les Etats-Unis. Dans son aire naturelle, il pousse la plupart du temps en mélange avec d’autres essences, contrairement aux peuplements en France composés majoritairement d’acacia purs. Il présente de nombreux intérêts : c’est une légumineuse qui fixe l’azote des sols et le rend consommable pour les végétaux, il fixe les sols grâce à son fort entrelacement racinaire, c’est une essence mellifère, l’acacia est naturellement imputrescible - il résiste naturellement à l’eau sans traitement chimique.


Différents modes d’implantation de l’acacia

Traditionnellement, il est planté pour être introduit sur une parcelle, mais de plus en plus de gestionnaires et propriétaires forestiers le sèment. Le semis nécessite une préparation de terrain importante, le sol doit ressembler à une terre agricole prête à semer. Le gros avantage du semis réside dans son coût assez faible, mais le taux de reprise n’est pas toujours au rendez-vous. On sème en mai ou juin principalement, sur terrain chaud supérieur à 20°C, et juste avant un orage ou une grosse pluie pour la germination.

Planter sur une parcelle reconstituée

La carrière de Montauté est gérée par Eiffage et est excédentaire de certains produits de qualité secondaire, essentiellement de sable. Ces sables sont produits automatiquement en façonnant les autres produits à plus forte valeur ajoutée, et l’immense quantité de produits secondaires doit être stockée. Une zone qui jouxte la carrière a été remblayée avec ces produits, puis recouverte de terre végétale prise sur place. Le terrain a été préparé pour une plantation ou un semis en extrayant les plus gros cailloux.

Prise en compte des différents enjeux par les propriétaires du bois de Montauté

Les propriétaires de la forêt prennent en compte tous les acteurs du territoire, c’est pourquoi l’acacia a été choisi pour reconstituer la parcelle : c’est une essence qui s’adapte bien à tous les terrains et aux aléas climatiques, elle est mellifère et importante pour l’apiculteur local, l’implantation se fait en épis pour que la forme géométrique soit vue du ciel.

Le semis d’acacia à la canne à semer

La canne à semer a été pensée par des techniciens et ingénieurs du CRPF qui cherchaient une technique simple et peu coûteuse pour semer des graines de robinier faux acacia en ligne. Ensuite l’entreprise nivernaise Sorec Metal a développé et commercialise ce produit fabriqué à La Charité sur Loire en Bourgogne. La densité semée grâce à la canne est de 2 kg par hectare, soit environ 80 000 graines. On utilise des graines prégermées qui sont prêtes à germer sans préparation préalable.

Sylviculture du robinier faux acacia

Principalement traité en taillis simple avec des rotations variables de 25 à 50 ans, on peut tout de même réaliser dans les peuplements les plus productifs et de bonne qualité un balivage intensif : on sélectionne les tiges les plus droites et on coupe d’autres arbres pour leur faire de la place. On arrive à la densité finale en une ou deux rotations, l’acacia devient creux en vieillissant.

Un premier verger à graine de robinier faux acacia français

Pour l’instant, les graines proviennent de vergers à graines de pays de l’Est de l’Europe, notamment de Hongrie et de Roumanie. Le premier verger à graines de robinier faux acacia a été installé dans le Lot pour une future production de graines françaises. Des robiniers faux acacia ont été sélectionnés pour leur rectitude et leur vigueur dans différents peuplements, et implantés par multiplication végétative, ce sont donc des clones.

Les débouchés et la commercialisation de l’acacia

Quatre produits sont valorisés dans l’acacia par Taurë :

  • Le merrain : les bois sont fendus pour fabriquer des merrains puis des douelles pour les tonneaux.
  • Le sciage : les bois sont sciés pour différents produits dont des lames de terrasse, du bardage, des contours de piscine…
  • Le piquet : le piquet d’acacia est le plus recherché, c’est l’essence la plus durable.
  • Le bois de chauffage : le bois de chauffage d’acacia est très apprécié, il dégage une chaleur assez forte.

Visite de la carrière de Montauté

Eiffage nous a fait visiter sa carrière en nous rappelant l’historique de l’implantation de cette carrière loin des milieux urbains. Ils extraient des produits de haute qualité qui sont utilisés jusque dans le nord de la France. Les différentes phases d’exploitation se succèdent sur 48 hectares, la carrière n’est pas encore arrivée au point le plus bas de l’exploitation.

Une collection de chênes dans le bois de Montauté

Sur une partie déjà utilisée par la carrière pour stocker des matériaux secondaires, les propriétaires ont implanté une grande diversité de chênes de toutes provenances, principalement d’Amérique. Une partie de ces chênes n’a pas survécu à la végétation concurrente et aux différentes sécheresses, d’autres sont encore présents et bien vigoureux. Plantés le long de chemins, c’est peut être le début d’un futur arboretum, ou d’un arboretum de conservation.