Le douglas

Le douglas, une essence d'avenir aux multiples qualités

Le douglas

Le douglas est un résineux originaire d’Amérique du nord qui a été importé en Europe par le botaniste écossais David Douglas en 1827, puis introduit en France en 1842. On le reconnaît principalement à son écorce très crevassée et à ses courtes aiguilles qui sentent la citronnelle. Une fois coupé, on distingue bien le duramen – bois de cœur – plutôt rosé à rouge, de l’aubier blanc à beige. Attention, malgré ses différentes appellations : douglas vert, sapin de douglas ou encore pin de l'Orégon, le douglas n'est ni un sapin, ni un pin, il fait partie de la famille des pseudotsuga.

Le douglas en France

Bien que quelques spécimens dépassent les 100m de haut dans leur aire d’origine, les peuplements français les plus vieux mesurent une cinquantaine de mètres, voire plus de 60 mètres pour certains. La jeunesse de ces peuplements qui ne dépassent pas 60 ans pour la plupart fait que nous ne trouvons pas d’arbres de 100m de haut pour l’instant.

On le retrouve sur différentes régions dans des massifs montagneux et semi-montagneux dont le Morvan en Bourgogne, le limousin, L’Auvergne, Rhône Alpes, Midi-Pyrénées. Bien qu’il soit présent dans d’autres régions, les surfaces sont moins importantes.

Il est en conditions idéales à partir de 700m d’altitude avec au moins 700mm d’eau par an, sur des sols ne présentant pas de calcaire actif. Les versants nord et est lui sont plus favorables, et de grosses pluviométries réparties sur toute l’année lui permettent d’accroitre sa production de bois.

Histoire du douglas en France

Le FFN -Fond Forestier National, de 1947 à 2000 a favorisé la plantation de résineux et notamment de douglas. Cet organisme a été créé dans le but de palier aux manques de bois à la suite des deux guerres mondiales et de la reconstruction de la France. Les essences à croissance rapide ont été favorisées, et notamment les résineux avec le pin, l’épicéa puis le douglas, ainsi que les peupliers. Le budget du FFN était répartit en différents postes :

  • Les boisements et reboisements pour la part principale du budget
  • La création et le développement de production de graines et plants
  • La création de divers organismes de la filière forêt/bois : CRPF – Centre Régional de la Propriété Forestière, CTBA – Centre Technique du Bois et de l’Ameublement et AFOCEL – Association Forêt Cellulose aujourd’hui FCBA – Forêt Cellulose Bois Ameublement, IDF – Institut pour le Développement Forestier, IFN – Inventaire Forestier National aujourd’hui Institut national de l’information géographique et forestière.
  • La conservation des forêts relayée ensuite par la loi Sérot-Monichon pour l’exonération des ¾ de la valeur de la forêt lors de succession
  • La mise en place de dessertes forestières

 

Régénération naturelle de douglas

Houppiers de douglas

 

Mélange d’essences forestières

Les peuplements de douglas sont souvent des peuplements purs, mais on se rend compte que les arbres sont plus résistants quand ils se trouvent dans un peuplement de différentes essences. Il a parfois été associé à l’épicéa en mélange, mais il peut aussi être mélangé à des feuillus.
Taurë gère des peuplements en cours d’irrégularisation de douglas, mélèzes, épicéas et sapins pectinés. Les différentes essences se protègent les unes des autres.
Taurë teste des mélanges douglas – hêtre en irrégularisation de peuplements. Les résultats sont bons pour l’instant, avec une reprise de 100% de la plantation de parquets de douglas. D’autres essais vont voir le jour prochainement, avec une volonté d’associer plusieurs essences feuillues comme résineuses.

Renouvellement d’un peuplement : plantation ou régénération ?

Deux méthodes sont utilisées pour renouveler les peuplements de douglas : la régénération naturelle et la plantation. Chaque mode de renouvellement a des avantages et des inconvénients.

  • La plantation : pendant plusieurs décennies il a été planté à 1100 plants/hectare soit un écartement de 3m x 3m notamment pour diminuer les coûts de plantation. Aujourd’hui on préfère les plantations à 1350 plants/hectare à 2.50m x 3m, et même à 1650 plants/hectare à 2m x 3m. Le coût de la plantation est plus élevé mais laisse plus de choix lors des prochaines éclaircies, et palie aux moins bons taux de reprise de ces dernières années. D’autre part, on attache une attention particulière à la préparation de terrain, et on préfère aujourd’hui le broyage par rapport à la mise en andains. Le broyat garde plus l’humidité et sert de paillage à la plantation, et les rémanents qui se transforment en humus sont mieux répartis. Suivant les opérations choisies, le coût des plantations est actuellement de 2000 à 4000€/hectare. Ces travaux peuvent bénéficier de subventions dans le cadre d’une amélioration de peuplement.
  • La régénération naturelle : plus complexe à appliquer, la régénération dépend de divers facteurs comme l’âge du peuplement, la station, le couvert des houppiers, la diffusion de la lumière sur le sol… Il est nécessaire d’appliquer une sylviculture de qualité pour obtenir une régénération. Contrairement aux idées reçues, elle ne coût pas forcément moins chère qu’une plantation : les semis ne coûtent rien mais les travaux sont plus importants. Il est souvent nécessaire de broyer des lignes pour l’accès au peuplement, de pratiquer des dépressages, des dégagements… Peu de peuplements ont des stades de régénération avancés, il est difficile d’en définir les coûts. Les premiers retours d’expérience nous indiquent qu’il faut absolument suivre la régénération : les travaux doivent être réalisés à temps sous peine d’engendrer des coûts exponentiels dans les futures années.

 

 

Elagage de douglas

 

 

Douglas dans une scierie

 

 

 

Quel prix pour le douglas ?

Suivant les conditions d’exploitations, la qualité des bois et la proximité de scieries importantes en volume, les prix sont variables. En Bourgogne, sur le Morvan notamment et dans les 4 départements que sont la Saône et Loire, la Côte d’Or, la Nièvre et l’Yonne, les prix actuels (1er semestre 2020) oscillent entre 50 et 68 €/m3 (Actualisation 1er semestre 2021 - 60 à 85 €/m3 // Actualisation 1er semestre 2022 - 95 €/m3 en moyenne avec des records jusqu'à 120€/m3) sur pied en moyenne pour des peuplements de 40 à 60 ans.

Vous pouvez nous contacter si vous avez des douglas à vendre, nous sommes acheteurs sur pied de douglas de tous diamètres, sur pied et bord de route. Nous gérons des forêts de douglas, en futaie régulière et en forêt irrégulière, favorisons la régénération naturelle, nous sommes précurseurs dans la gestion et la création de peuplements de douglas mélangés à d’autres essences.

 

Bois rond douglas en forêt

Jeune plant de douglas

 

La sylviculture du douglas

Le douglas peut être géré en futaie régulière et en futaie irrégulière. La plupart des surfaces de douglas est aujourd’hui géré en futaie régulière : en effet, les douglas ont été introduits et sont issus de plantations. Les peuplements sont encore jeunes, quelques-uns commencent à se régénérer, c’est le moment de faire le choix de gestion.  Les douglas poussent d’abord rapidement en hauteur avec des pousses annuelles qui dépassent parfois 1m, puis développent fortement leur diamètre après 30 à 40 ans. Le diamètre accroit d’environ 1cm/an, l’accroissement annuel se situe autour de 15 m3/hectare/an, les meilleures stations ont des accroissements encore plus élevés. La biodiversité se développe beaucoup plus dans les peuplements de vieux arbres.

Futaie régulière de douglas

Les arbres ont le même âge dans tout le peuplement, avec de faibles disparités de diamètre. On éclaircie les peuplements tous les 5 à 7 ans sans limite du nombre d’éclaircies, et une fois le diamètre d’exploitabilité fixé, la parcelle est coupée à blanc puis soit plantée, soit régénérée naturellement. Cette gestion est simple à appliquer, permet de produire rapidement du bois d’œuvre de qualité, mais a un impact paysager fort lors de la coupe définitive. De plus, certains gestionnaires n’hésitent pas à couper ces peuplements très jeunes à 40 – 45 ans, ce qui sert plus leur intérêt que ceux des propriétaires. Une coupe définitive de douglas peut très bien être programmée avec des diamètres d’exploitabilité de 60 cm, voire 80 cm et même plus. Le volume du peuplement final est généralement de 250 à 500 m3/hectare.

Futaie irrégulière de douglas

Le terme futaie irrégulière est très utilisé, mais aujourd’hui on est plutôt en phase d’irrégularisation des peuplements : le peuplement de base est régulier et notre objectif est la futaie irrégulière. Il est trop tôt pour avoir des peuplements irréguliers, mais certaines techniques de sylviculture permettent de s’en rapprocher plus rapidement. Cette gestion, plus complexe et plus pointue permet de garder un peuplement continuellement, et à terme de couper au diamètre d’exploitabilité fixé, des gros bois de qualité, rémunérateurs. Le volume du peuplement quand il est irrégulier est de 300 à 450 m3/hectare. Les coupes jardinatoires se font tous les 5 à 7 ans d’un volume égal à la production du peuplement depuis la dernière éclaircie : si on éclaircie tous les 5 ans, on prélève le volume produit par le peuplement depuis 5 ans.

Nous avons consacré un article à ce thème.

 

 

 

 

Futaie douglas en cours d'irrégularisation

Abatteuse dans une éclaircie de douglas

 

Faut-il élaguer ses douglas ?

L’objectif de l’élagage est de produire du bois sans nœuds recherché en menuiserie, dans l’espoir de vendre son bois à un meilleur prix. L’élagage du douglas dépend de différents facteurs :

  • Objectifs du propriétaire : pour produire du bois sans nœuds, il est nécessaire d’élaguer tôt et de définir un diamètre d’exploitabilité au moins 3 fois supérieur au diamètre au moment de l’élagage. Par exemple, des tiges élaguées à un diamètre de 20 cm devront avoir un diamètre d’exploitabilité d’au moins 60 cm.
  • Station : l’élagage doit être pratiqué uniquement sur les meilleures stations ou on est sûr de faire vieillir le peuplement sans risque.
  • Qualité des bois : il faut élaguer des arbres de qualité, avec de petites branches horizontales. On élague les plus jolis arbres du peuplement, ce sont souvent des co-dominants et des dominés.
  • Âge du peuplement : à partir de 10-12 ans soit des diamètres de 10 à 15 cm. Plus on élague tôt et mieux c’est, on élague les branches mortes pour ne pas pénaliser la pousse de ces arbres.
  • Hauteur : pour un élagage qui sera valorisé, il faut élaguer à 6m, voire plus si possible.
  • Nombre de tiges : environ 250 tiges/hectare

Le coût de l’élagage dépend de la hauteur à élaguer, il coûte généralement 1 à 5 €/tige, pour un coût total de 250 à 1250€/hectare.

Les utilisations du douglas

Le bois du douglas contient deux parties bien distinctes : le duramen rouge – bois de cœur – qui est imputrescible – résiste naturellement à l’eau sans traitement chimique – et l’aubier. On lui trouve une multitude d’utilisations :

  • Plots : pour la menuiserie et le sciage, ce bois est utilisé pour faire des lames de terrasses, du bardage… Il est aussi utilisé en intérieur pour du parquet, dans l’ameublement…
  • Glissières : Les glissières routières en bois
  • Charpente : c’est l’utilisation la plus répandue et qui représente la quasi-totalité de la demande. Le douglas est utilisé soit pour de la charpente traditionnelle, soit pour des fermettes.
  • Barrières : les barrières en bois, paysagères et pour les clôtures à chevaux
  • Emballage : pour la caisserie
  • Palette : pour fabriquer des palettes
  • Trituration : le bois est broyé pour être transformé en divers panneaux, en granulés de bois - pellets

Ce bois est un de ceux à privilégier pour des aménagements extérieurs.

 

Débardage de douglas en forêt

 

Lexique et définitions

  • Aubier : partie tendre située entre le duramen et l’écorce
  • Biodiversité : diversité des espèces végétales et animales dans un milieu
  • Calcaire actif : nom donné lors d’une analyse de sol quand le calcaire réagi à l’acide chlorhydrique : il mousse
  • Co-dominant : un ensemble d'arbres qui poussent ensemble à la même vitesse et de même hauteur      
  • Coupes jardinatoires : coupes de futaie irrégulière
  • Dégagement : supprimer la végétation concurrente des arbres objectifs
  • Dépressage : diminuer le nombre de semis de l'essence objective
  • Diamètre d’exploitabilité : diamètre objectif à partir duquel on décide de couper les arbres
  • Duramen : bois de cœur au centre de l’arbre
  • Dominant : ce sont les arbres les plus hauts d’un peuplement
  • Dominé : ce sont les arbres les moins hauts d’un peuplement
  • Eclaircie : sélection de tiges à favoriser et couper des arbres qui les gênent pour les favoriser
  • Franc-pied : un arbre issu d’une graine et non d’un rejet de souche
  • Futaie irrégulière : peuplement d’arbres de tous âges
  • Futaie régulière : peuplement d’arbres de franc-pied d’un même âge
  • Gestion forestière : gérer une forêt en tenant compte des attentes économiques, sociales et environnementales
  • Imputrescible : résiste naturellement à l’eau
  • Irrégularisation : phase de transition d’un peuplement régulier à irrégulier
  • Pellets : granulés de bois utilisé pour le chauffage ou la litière pour animaux
  • Peuplement pur : peuplement composé à 80% d’une seule essence
  • Peuplement mélangé : peuplement composé de différentes essences
  • Plantation : action de planter de jeunes arbres
  • Régénération naturelle : capacité d’un peuplement à se renouveler naturellement en produisant des graines qui germent et se développent en semis
  • Station forestière : selon l’IGN – Institut Géographique National, c’est une étendue de terrain homogène sur les plans du climat, du relief, du sol et de la végétation spontanée
  • Sylviculture : c’est mettre en valeur le peuplement par lesactivités de marquage, martelages, travaux et plantations