Réunion CRPF - Futaie irrégulière feuillue

Réunion CRPF futaie irrégulière feuillue

Clé d'aide au martelage

Le 11 octobre 2019, le CRPF – Centre Régional de la Propriété Forestière – de Bourgogne a organisé une réunion forestière sur le thème « Martelage en futaie irrégulière feuillue » à Montsauche les Settons – Nièvre – Bourgogne, proche du Saut de Gouloux. L’après-midi a été consacré à la futaie irrégulière dans son ensemble, avec quelques travaux pratiques de martelages.

Le bois de chauffage en Morvan

Les parcelles visitées sont d’anciens taillis furetés de chênes et hêtres utilisés auparavant pour approvisionner Paris en bois de chauffage. A partir de 1549, les bois étaient flottés depuis la Cure, puis l’Yonne et la Seine. Le principe de gestion forestière en taillis fureté consiste à sélectionner un ou plusieurs brins à couper sur une cépée de taillis, et de laisser les autres brins pousser. Les brins coupés sont les plus gros, les plus petits qui sont laissés profitent de la souche pour se développer plus vite. Le résultat aujourd’hui est un peuplement de taillis d’un à 3 brins par cépée, de plus ou moins bonne venue.
La gestion en taillis ne constitue plus aujourd’hui un objectif de gestion. Les gestionnaires forestiers favorisent une gestion dynamique et de qualité de la forêt en développant une technique de gestion adaptée : la futaie irrégulière.

Futaie irrégulière plus proche des cycles naturels

Les objectifs de la futaie irrégulière nécessitent une gestion forestière durable dynamique :

  • Améliorer le peuplement par la qualité des bois
  • Augmenter la valeur de la forêt et de son patrimoine
  • Obtenir des revenus soutenus et réguliers
  • Produire des gros bois de qualité

A partir d’un taillis fureté, on commence par marquer des cloisonnements d’exploitation pour canaliser le passage des engins. En effet, 70% des impacts liés au tassement des sols se font lors du premier passage. Partant de ce principe, il est logique de faire passer les engins toujours au même endroit. Ensuite, on sélectionne nos tiges d’avenir et on travaille à leur profit en prélevant des brins de taillis autour de ceux-ci qui les gênent. Les rotations de coupes sont très rapprochées : tous les 7 à 15 ans suivant la richesse de la station. La régénération naturelle n’est pas forcément un objectif prioritaire tant qu’il n’y a pas de gros bois sur la parcelle.
Une clé d’aide au martelage a été distribuée pour comprendre et aider les propriétaires lors des martelages de leur forêt. Une mise en pratique et des exercices ont été réalisés grâce à cette clé.

Comment mesurer la biodiversité ?

    La fin de la réunion a été consacrée à la biodiversité, notamment grâce à une fiche simplifiée permettant d’approcher un IBP – Indice Potentiel de Biodiversité. Différents critères de biodiversité ont été observé, les participants ont recherché et évalué : les essences autochtones, la surface verticale de végétation, les gros bois morts sur pied, les gros bois morts au sol, les très gros bois vivants, les arbres vivants porteurs de microhabitats, les milieux ouverts, ainsi que des données liées au contexte comme la continuité temporelle de l’état boisé – soit des forêts anciennes antérieures à 1850 -, les milieux aquatiques, les milieux rocheux.

La captation du carbone par les arbres

Les discutions se sont orientées sur l’intégration de cette biodiversité dans les choix de gestion forestière. Un point sur la captation du carbone par les arbres et la façon dont ils le restituent a aussi été abordé : les arbres captent du dioxyde de carbone (CO2) lors de la photosynthèse. Le stockage se fait dans l’arbre, des racines jusqu’au bout des branches. Quand un arbre est coupé, le carbone reste dans les racines, et le carbone contenu dans l’arbre prélevé est restitué à plus ou moins long terme : quand le bois est utilisé en bois d’œuvre, le carbone reste dans le bois tant qu’il n’est pas décomposé, et quand le bois est brûlé, le carbone est restitué dans l’atmosphère à ce moment.  Le bois est une énergie renouvelable, il capte le carbone quand il pousse, le stocke tant qu’il n’est pas décomposé ni brûlé, et les jeunes arbres captent le carbone quand les peuplements se renouvellent.